Les autorités turques sont déterminées à poursuivre les pourparlers de paix avec les rebelles du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK) malgré les tensions actuelles nées de leur position dans le conflit syrien, a assuré jeudi le parti au pouvoir.
Nous sommes sincèrement attachés au processus de paix et déterminés à le faire avancer, a déclaré à la presse le porte-parole du Parti de la justice et du développement (AKP, islamo-conservateur), Besir Atalay.
Le calendrier (des discussions) est maintenant largement déterminé et nous en partageons les détails avec l’autre partie, a poursuivi M. Atalay. De nouvelles discussions vont bientôt s’ouvrir et de nouvelles réunions se tenir.
Engagées il y a deux ans, ces négociations destinées à mettre fin à la rébellion kurde qui a fait quelque 40.000 morts depuis 1984 sont aujourd’hui menacées.
La semaine dernière, des milliers de jeunes kurdes sont descendus dans les rues de Turquie pour dénoncer le refus d’Ankara d’intervenir militairement pour venir en aide aux combattants kurdes qui défendent la ville syrienne de Kobané (Aïn al-Arab en langue arabe), assiégée par les jihadistes du groupe État islamique (EI).
Ces violentes manifestations ont fait au moins 34 morts.
En outre, l’armée turque a bombardé lundi des positions du PKK dans le sud-est du pays, une première depuis un cessez-le-feu proclamé par les rebelles en mars 2013.
Le chef du PKK Abdullah Öcalan, qui purge une peine de réclusion à vie, a averti que la chute de Kobané signifierait de facto la mort du processus de paix et laissé jusqu’au 15 octobre au gouvernement pour dévoiler un calendrier de poursuite des négociations.
Le principal parti kurde de Turquie a annoncé mercredi qu’une délégations de ses élus rencontrerait dans les prochains jours les chefs militaires du PKK, dans le nord de l’Irak, puis M. Öcalan dans sa prison pour décider de la suite à donner aux discussions.
Selon ce Parti démocratique populaire (HDP), des détenus kurdes membres ou proches du PKK ont par ailleurs entamé un mouvement de grève de la faim dans les prisons turques pour protester contre la politique d’Ankara en Syrie.
Lancé le week-end dernier, ce mouvement rassemblait jeudi quelque 4.000 personnes dans plus de 90 établissements pénitentiaires du pays, a-t-on appris auprès d’un responsable du HDP s’exprimant sous couvert de l’anonymat.
Dans un communiqué cité par l’agence de presse kurde Firat News, un représentant des détenus, Deniz Kaya, a expliqué avoir lancé cette action pour condamner la collaboration entre le gouvernement turc et l’EI et exigé l’ouverture d’un corridor humanitaire entre la Turquie et la région de Kobané.
Une précédente vague de grèves de la faim de détenus kurdes, fin 2012, avait été interrompue au bout de deux mois à la suite d’un appel de M. Öcalan et permis d’amorcer l’actuel processus de paix .
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