Le Docteur Mads Gilbert, âgé de 67 ans, considéré comme un héros dans son pays et par un grand nombre de Palestiniens, est chef du département de médecine d’urgence du centre hospitalier universitaire North Norway (UNN), Professeur de médecine d’urgence à l’Université de Tromso, ainsi qu’urgentiste bénévole à Gaza, soignant près de 11.000 blessés durant une période de 50 jours.
Lors de l’opération Plomb Durci (2008-2009), Mads Gilbert et son collègue Erik Fosse étaient les deux seuls européens autorisés à travailler dans la bande de Gaza pour secourir les blessés. Ils avaient à l’époque dénoncée l’usage de la bombe DIME par les autorités israéliennes.
« A l’hôpital Al-Chifa, de Gaza, nous n’avons pas vu de brûlures au phosphore, ni de blessés par bombes à sous-munitions. Mais nous avons vu des victimes de ce que nous avons toutes les raisons de penser être le nouveau type d’armes, expérimenté par les militaires américains, connu sous l’acronyme DIME – pour Dense Inert Metal Explosive », a déclaré le Dr Gilbert.
Témoin du terrible massacre dont ont été victimes les Gazaouis durant cet été sanglant, il a exprimé son aversion envers Israël et a montré son soutien au peuple palestinien lors d’un meeting qui a eu lieu le 31 juillet dernier à Oslo :
« Le cœur de la Terre bat à Gaza. Il saigne, mais il bat. La résistance du peuple palestinien dans la bande de Gaza est admirable, elle est juste. C’est une lutte pour nous tous« .
Il aurait également relaté cette effroyable péripétie au président Barack Obama, dans une lettre ouverte qu’il rédigeait comme un cri du coeur le 20 juillet dernier en plein chaos de l’opération « Bordure de protection », cette lettre a connu un écho retentissant, notamment sur les réseaux sociaux :
« M. Obama, avez-vous un cœur ? Je vous invite, passez donc une nuit, juste une, avec nous à Al-Chifa. Déguisé en nettoyeur peut-être. J’en suis convaincu à 100 % : cela changerait l’Histoire ».
Pour justifier cette interdiction définitive d’entrer dans la bande de Gaza, les autorités israéliennes invoquent « des raisons de sécurité » alors qu’il tentait de s’y rendre en octobre dernier afin d’apporter son aide à l’équipe médicale. Il exprime son étonnement :
« Quand nous sommes revenus à la gare frontière d’Erez, des soldats israéliens m’ont dit que je ne pouvais pas rejoindre la bande de Gaza. »
L’urgentiste possédait pourtant des permis d’entrées et de sorties multiples, invité par le Ministre palestinien de la santé, et sur recommandation de son hôpital norvégien.
Par la voix de son Secrétaire d’Etat, Bård Glad Pedersen, la Norvège conteste cette interdiction et demande à l’Etat Hébreu de revoir sa décision : « Nous avons demandé à Israël de changer sa décision. La situation humanitaire à Gaza est toujours difficile et nécessite la venue de personnels de santé ».
Mads Gilbert n’est pas résolu à accepter la décision de l’Etat Hébreu ; il a déclaré ce vendredi à The Middle East Eye qu’il n’était « pas question qu’il ne retourne pas à Gaza pour effectuer son travail médical de solidarité« .
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