L’Américain Edward Snowden, qui avait exposé l’ampleur de la surveillance d’internet par les États-Unis, a reçu mercredi le prix suédois Right Livelihood, qui récompense ceux qui améliorent la condition humaine.
Le prix honoraire Right Livelihood est attribué à Edward Snowden pour son courage et son talent à révéler l’ampleur sans précédent de la surveillance par un État, qui enfreint les processus démocratiques et droits constitutionnels de base, a indiqué dans un communiqué la fondation de Stockholm qui remet ce prix chaque année.
Le fait que le prix ne soit qu’honoraire implique que l’ancien consultant de l’Agence de sécurité nationale américaine (NSA) ne recevra pas les 500.000 couronnes suédoises (près de 54.500 euros) qui vont aux lauréats.
À la place, la somme doit financer un soutien juridique au lanceur d’alerte de 31 ans, qui vit réfugié en Russie depuis août 2013, a précisé la fondation.
Le journaliste britannique Alan Rusbridger, qui avait été le premier à publier dans The Guardian les éléments apportés par M. Snowden, a également reçu la récompense honoraire.
Peu après l’annonce de ce prix, le ministère des Affaires étrangères suédois a annoncé dans un communiqué qu’une conférence de presse de la fondation Right Livelihood qui devait comme tous les ans se tenir dans ses locaux jeudi ne pouvait pas y avoir lieu.
La télévision publique SVT a indiqué que selon ses sources, c’était le ministre en personne, Carl Bildt, qui avait pris cette décision.
M. Bildt a démenti auprès de la chaîne. Le ministre des Affaires étrangères signale à la place qu’il est important de souligner qu’il s’agit d’une organisation indépendante. M. Bildt ne veut pas commenter non plus quand on lui demande ce qu’il pense de l’attribution du prix à Edward Snowden, a rapporté SVT sur son site internet.
Le ministre suédois, atlantiste notoire, n’a jamais critiqué publiquement M. Snowden, mais en mai, des médias suédois avaient affirmé qu’il s’était opposé à sa venue à une conférence sur la liberté d’Internet organisée à Stockholm. Il avait là encore démenti.
Trois autres personnes reçoivent le prix Right Livelihood cette année: l’avocate et militante des droits de l’Homme pakistanaise Asma Jahanger, un autre militant des droits de l’Homme, le Sri Lankais Basil Fernando, et un auteur américain qui dénonçait les effets du changement climatique dès les années 1980, Bill McKibben.
Le prix Right Livelihood a été créé en 1980 par le Germano-Suédois Jakob von Uexkull, ancien parlementaire européen Vert. Il découle du refus de la fondation Nobel de créer des prix pour l’Environnement et le Développement, ce qui fait que la fondation qui le décerne revendique l’étiquette de prix Nobel alternatif.
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