Un des plus grands éléphants d’Afrique a succombé aux flèches empoisonnées de braconniers dans une réserve au Kenya, a indiqué samedi une organisation pour la protection de la vie sauvage, qui s’est dit chagrinée par la mort d’un « vieil ami ». Cette disparition survient dans un contexte d’augmentation de la chasse de ces animaux, exterminés pour leur ivoire.
Agé d’environ 45 ans, connu pour ses défenses gigantesques, l’éléphant surnommé Satao a été mortellement blessé par les flèches en mai dans la grande réserve naturelle de Tsavo, dans le sud-est du pays.
Le Tsavo Trust, organisation oeuvrant pour la préservation de la nature et des animaux, a annoncé dans la nuit de vendredi à samedi, « avec un profond chagrin », la mort de l’éléphant, décrit comme l’un des pachydermes « les plus emblématiques et aimés« .
Menacé de disparition
Vendredi, la CITES, une organisation internationale pour la protection des espèces en danger, a publié un rapport soulignant le risque persistant de disparition du plus gros mammifère terrestre, à cause du braconnage.
« Satao est mort, tué par la flèche empoisonnée d’un braconnier, dont l’activité répond à une demande apparemment insatiable d’ivoire dans des pays éloignés. Une grande vie perdue pour que quelqu’un, au loin, puisse avoir un bibelot au-dessus de sa cheminée« , dénonce le communiqué de Tsavo Trust. « Repose en paix, vieil ami, tu nous manqueras », ajoute-t-il.
Identifié grâce à ses oreilles
Les braconniers ont entaillé la tête de l’éléphant pour voler ses défenses, mais les écologistes qui le suivaient depuis des années ont pu l’identifier grâce à ses oreilles. Son cadavre a été retrouvée courant juin.
En 2011, année la plus alarmante, 25’000 éléphants avaient été massacrés sur le continent. En 2012, le bilan avait reculé à 22’000 et dépassait toujours les 20’000 en 2013. L’ivoire se négocie à des milliers de dollars le kilo en Asie.
Au Kenya, les chiffres officiels font état d’une centaine d’éléphants tués, les experts estimant que le carnage est 10 fois plus important. Récemment, plus de deux tonnes d’ivoire avaient été saisies, soit l’équivalent d’au moins 114 éléphants.
Satao vivait dans une réserve de 1000 km2, une vaste surface difficile à surveiller.
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